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LES GRAND MYTHE DES ROIS BRETONS

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La royauté bretonne a été éphémère. Mais les ducs d’abord, puis le celtisme du xixe siècle firent de Nominoë et surtout d’Arthur de prestigieux ancêtres, capables de rivaliser avec les puissants souverains francs.

Hâte-toi de reporter ces paroles à ton roi [Louis le Pieux] : les champs que je cultive ne sont pas les siens, et je n’entends point recevoir ses lois. Qu’il gouverne les Francs ; Murman [Morvan] commande à juste titre aux Bretons, et refuse tout cens et tout tribut […]. Aussitôt que la France apprendra ta criminelle réponse, elle frémira d’une juste colère, et se précipitera sur tes états […], et le vainqueur triomphant se parera de tes armes. »

Ce furieux dialogue rapporté par Ermold le Noir dans ses Faits et gestes de Louis le Pieux1 traduit bien l’accès de fièvre entre Francs et Bretons dans les années 818-820 : incertain depuis le temps de Charlemagne lui-même, le contrôle de l’empereur des Francs sur les Bretons, assuré par une marche militaire centrée sur les comtés de Rennes et Nantes, requiert toutes les forces disponibles : l’insoumission bretonne n’est pas compatible avec la sécurité de l’Empire carolingien sur ses autres frontières.

UN POUVOIR FORT

Le ton véhément de l’abbé Witchaire, émissaire de Louis le Pieux envoyé auprès du roi breton Morvan, augure donc bien de l’issue du contentieux : Morvan meurt en combattant les armées franques, probablement près de Priziac, en 818. Wihomarc’h, un autre dignitaire breton, connaît le même sort en 825. Louis le Pieux pense bien alors pouvoir aboutir à la pacification et à l’acculturation tant recherchées en intégrant les chefs de guerre bretons dans des liens de service et de fidélité. Il impose également aux moines bretons, jusque-là restés fidèles à des usages celtiques, la règle bénédictine partout en vigueur dans l’Empire carolingien.

Mais, méfiant devant la capacité de résistance des aristocrates bretons, le Carolingien innove en nommant en 831 l’un d’entre eux, Nominoë, comme comte de Vannes et envoyé de l’empereur (missus) à la tête de ses frères de sang, alors que les territoires nouvellement soumis sont traditionnellement confiés à un commandement franc. Nominoë se comporte en gardien fidèle de la Bretagne, avant d’être obligé de défaire par les armes le successeur de Louis le Pieux, Charles le Chauve, qui tente de remettre en cause les équilibres locaux lors de la bataille de Ballon en 845.

Un pouvoir fort émerge donc en Bretagne durant le ixe siècle. Jusqu’alors, et depuis les derniers feux de l’Empire romain, le paysage politique de cette périphérie au contact des territoires des Francs était pluriel : l’émigration des Bretons au ve siècle depuis l’île de Grande-Bretagne, entraînée par le repli des légions romaines chargées de défendre le coeur de l’empire, n’a abouti à aucune royauté unitaire.

L’Armorique juxtapose alors trois royaumes (Domnonée au nord, Cornouaille au sud, auxquels s’ajoute rapidement le Vannetais) gouvernés par des roitelets qui incarnent avant tout des pouvoirs militaires et claniques. Nulle comparaison n’est possible avec la royauté sacrée que représente le pouvoir franc ou la royauté wisigothique d’Espagne.

C’est l’historiographie régionaliste bretonne, parfois exaltée, du xixe siècle, qui a fait de Nominoë le « père de la patrie » (Tad ar Vro), un unificateur des Bretons et un infatigable patriote. L’historien Arthur de La Borderie n’écrit-il pas : « Les vieux saints avaient fondé le peuple breton. Nominoë l’a constitué en nation2 » ? De fait, tué en 851 lors d’un raid mené en pleine Francie occidentale, fondateur d’une dynastie poursuivie par son fils Erispoë (851-857), puis son neveu Salomon (857-874), Nominoë est une personnalité complexe qui a incarné une réelle souveraineté.

Les dénominations changeantes de sa charge dans l’administration carolingienne prouvent toutefois qu’elle n’a jamais été assimilée par la chancellerie franque à un office de nature royale, alors qu’Erispoë et surtout Salomon sont nettement désignés du terme de rex par les clercs impériaux.

L’entreprise de Nominoë inaugure quatre décennies de paix précaire, marquées par plusieurs alliances formelles entre le Carolingien et le souverain breton en place, notamment le traité d’Angers après une nouvelle victoire remportée par Erispoë contre l’ost royal de Charles le Chauve en 851.

L’ancienne marche militaire franco-bretonne disparaît au profit d’un royaume breton institué sur une base ethnique, comme l’avait été la Bavière avant lui. Le roi des Bretons Salomon gouverne désormais des territoires étendus jusqu’au Cotentin, à la Sarthe et au pays de Retz, et incarne l’apogée de la royauté bretonne, sorte de vice-royauté autonome unifiée relevant du royaume de Francie occidentale à l’instar du royaume d’Aquitaine.

Mais l’éclat que représente le règne de Salomon débouche sur son assassinat en 874. Le déclin de l’expansionnisme breton est alors enclenché, et la royauté bretonne s’efface comme acteur politique de premier plan, victime des rivalités entre aristocrates. Le titre royal disparaît avant même la victoire d’Alain Barbetorte, arrière-petit-neveu de Salomon et héritier des derniers vestiges de son pouvoir, contre les Vikings venus du Nord en 937.

Cependant, le souvenir de Nominoë et de ses deux successeurs dynastiques n’est pas complètement oublié. Il ressurgit cinq siècles plus tard dans la Chronique de Saint-Brieuc, une compilation historiographique inachevée préparée dans l’entourage du duc Jean IV vers 1400.

On retrouve ensuite la royauté bretonne du IXe siècle dans les travaux de Pierre Le Baud et d’Alain Bouchart, deux chroniqueurs bretons proches de la cour ducale d’Anne de Bretagne au moment de ses mariages successifs avec les rois de France Charles VIII (1491) puis Louis XII (1499).

Leurs travaux ne sont pas neutres. Face à la volonté des rois de rattacher le duché à la France, ils exploitent la référence historique pour souligner que les Bretons sont des alliés particuliers des Francs, qui ne se sont jamais trouvés en situation d’infériorité. Le genre de la chronique universelle remontant traditionnellement à la Genèse et aux temps bibliques puis romains, ils jouent de l’antériorité de la présence bretonne en Gaule romaine et de l’ancienneté de leur christianisation par rapport aux Francs de Clovis pour fonder la légitimité et le prestige de l’autonomie bretonne.

Chrétien de Troyes n’est pas le seul auteur à évoquer la forêt de Brocéliande ou la fontaine de Barenton. Au milieu du xiie siècle, le chroniqueur Wace, familier de la cour Plantagenêt, témoigne dans le Roman de Rou de son voyage en Bretagne armoricaine pour y retrouver la trace des contes sur les merveilles de Bretagne entendus de la bouche de bardes bretons. Mais de l’aveu même de l’auteur, l’expédition fut vaine : « Je vis la forêt et je vis le pays ; j’étais en quête de merveilles, mais je n’en ai pas trouvé. Je revins aussi sot que j’étais parti. » Dans les romans arthuriens des siècles suivants, la forêt de Brocéliande réapparaît, notamment parce que la fée Viviane y retient Merlin prisonnier. Quant à la Bretagne elle-même, Chrétien de Troyes en fait à nouveau le théâtre d’une scène célèbre en localisant à Nantes, en présence du roi Arthur, le couronnement d’Érec à la fin du roman Érec et Énide.

Mais au-delà de ces indices médiévaux, l’association entre Brocéliande et la forêt de Paimpont est à imputer à un certain celtisme du xixe siècle qui, en réaction à l’unification territoriale française en cours, a participé de l’« invention des régions », comme en Provence ou en Occitanie. Il s’agissait alors de mettre en avant l’« âme celtique » contre les développements du rationalisme et de la révolution industrielle dans les domaines intellectuel et socio-économique.

Dans le prolongement ultérieur du celtisme, il revient au chimiste et bibliophile rennais Félix Bellamy d’avoir fixé, peu avant 1900, l’identification des lieux dans un ouvrage publié sous le titre aguicheur : La Forêt de Bréchéliant, la fontaine de Bérenton, quelques lieux d’alentour, les personnages qui s’y rapportent.

Ils célèbrent le légendaire couronnement royal de Nominoë, avec sceptre et diadème, et le montrent en bienfaiteur des églises, alors que Clovis lui-même est vite éludé (son baptême et son couronnement ne sont même pas rappelés), comme il l’était des Vies de saints du ixe siècle qui leur servent de repère. Au total, la magnanimité de Nominoë n’a d’équivalente que l’implication bienveillante dans les affaires bretonnes de Childebert, roi de Paris (511-558) et fils de Clovis, qui réorganise les diocèses bretons.

Cette prudence dans la mise en scène de deux pouvoirs souverains qui se respectent conforte l’hypothèse d’un traité d’alliance entre rois mérovingiens et chefs bretons, mentionné par Ermold le Noir et peut-être lié au règne de Clovis lui-même : les Bretons n’auraient pas eu de tribut à payer aux Mérovingiens voisins en échange de leur renoncement au titre royal, pour lequel les rois francs ne voulaient pas avoir de concurrents en Gaule.

L’objectif de ces chroniqueurs est double : démêler les aspects problématiques de la relation entretenue par les « rois, ducs et princes royaux de Bretagne » avec les rois de France, sensibles pour un duché jaloux de son indépendance, et rappeler la force des droits d’Anne de Bretagne sur son duché, où la loi salique propre aux Francs ne s’applique pas puisque le principe de la souveraineté y est d’une autre origine. Dans l’ensemble il fut atteint.

LA FIGURE DU ROI ARTHUR

Nominoë ne représente pas la seule référence à la royauté dans cette principauté particulière. Le plus grand mythe fondateur de la royauté bretonne durant les temps médiévaux est plutôt à rechercher du côté de la figure du roi Arthur, historicisé sous les couleurs de la chronique par Geoffroy de Monmouth dans son Histoire des rois de Bretagne (1138) et par le clerc normand Wace dans son Roman de Brut (1155).

Best-seller médiéval, l’oeuvre de Geoffroy de Monmouth rassemble un vaste matériau auquel elle donne l’apparence de l’épaisseur historique. Puisant à une double tradition écrite et orale qui fait d’Arthur un chef de guerre breton repoussant les assauts des envahisseurs saxons pour défendre la paix et la chrétienté dans l’île de Bretagne (la Grande-Bretagne actuelle) Geoffroy est le premier à l’ériger en roi conquérant, unificateur de la Bretagne insulaire et triomphateur de l’empereur romain lui-même.

Seule la trahison de son neveu Mordret terrasse ce roi élu de Dieu, alors que sa grande victoire sur les Saxons au mont Badon (483), lieu non identifié de Grande-Bretagne, a accordé un répit à ses sujets. Traduisant cette « matière » en ancien français, Wace est bien plus qu’un admirateur servile puisque c’est lui qui invente le thème de la Table ronde et de ses chevaliers.

Dès lors, la « matière de Bretagne », bien distincte de la « matière de Rome » (portant sur les héros de l’Antiquité) et de la « matière de France » (centrée sur Charlemagne et ses paladins), est lancée. Son immense succès, relayé par Chrétien de Troyes en France, mais aussi Béroul ou Thomas d’Angleterre de l’autre côté de la Manche, ne se démentira plus.

Cette matière apporte à l’image de la royauté bretonne ce que Nominoë ne pouvait lui offrir : des origines prestigieuses, une inscription dans la longue durée historique, un cycle de batailles glorieuses soutenant un véritable patriotisme breton avant la lettre, et un messianisme quasi identitaire.

En effet, au-delà d’Uther Pendragon son père, la généalogie d’Arthur remonte à Maximus, roi breton devenu empereur des Romains à la faveur des soubresauts militaires de l’empire au ive siècle, et surtout à Brutus qui, à l’instar de son arrière-grand-père Énée quittant l’antique cité de Troie en flammes pour aller fonder un nouveau foyer en Italie, aborde une île inconnue qui devient éponyme : la « Britannia » (Grande-Bretagne) des premiers Bretons.

L’exploitation du mythe des origines troyennes, reprise de l’Histoire des Bretons (Historia Brittonum) longtemps attribuée à un Gallois nommé Nennius (IXe siècle), est un grand service rendu par Geoffroy de Monmouth à la cause bretonne : l’ascendance troyenne est la référence des références au sein des cours royales médiévales (les Capétiens font la même chose avec Clovis descendant de Francion ou Francus, fils d’Hector), et elle donne une noblesse incomparable à tout ce qu’elle touche.



L’ILE MERVEILLEUSE D’AVALON

La richesse de la généalogie d’Arthur permet en outre de donner du lustre à la figure de Conan Mériadec, cousin de l’empereur Maximus qui l’installe comme roi à l’extrémité occidentale de la Gaule romaine pour en faire une « deuxième » Bretagne. Selon Geoffroy de Monmouth, après Arthur, la puissance de la royauté bretonne insulaire résiste encore aux Saxons jusqu’au roi Cadwalladr, mais ne se prolonge pas en Bretagne armoricaine.

Les ressorts de cette matière de Bretagne apparaissent donc inépuisables, et il ne faut pas s’étonner qu’elle ait revêtu une dimension populaire au Moyen Age. Wace évoque ainsi les conteurs bretons qui « disent maintes fables » sur Arthur et la Table ronde, et le troubadour occitan Peire Vidal réprouve en 1187 les moqueries que rencontre le thème de la survie d’Arthur dans l’île merveilleuse d’Avalon, l’île des fées, le monde des morts, après son abdication sur le champ de bataille de Camlann. A la même époque, Henri II Plantagenêt devient maître de la principauté bretonne. Il concède aux seigneurs bretons que l’héritier tout juste né chez son fils Geoffroy de Bretagne soit prénommé Arthur, en souvenir du grand roi. La référence à la royauté arthurienne a donc quelque chose de rassembleur dans une forme «panbrittonique».

A la fin du Moyen Age, la monarchie d’Angleterre revendique plus nettement ses origines arthuriennes insulaires pour les opposer à la France dans la guerre de Cent Ans. Arthur est donc repoussé du côté anglais, même si la grandeur de sa geste est appréciée de toutes les cours européennes. Cependant, en Bretagne, du temps des prédécesseurs immédiats de la duchesse Anne confrontés à la volonté des rois Valois de réduire leur puissance, il reste valorisé pour soutenir les prétentions du duc à l’autorité en son duché.

Non pas que la référence royale soit maintenue telle quelle : la Chronique de Saint-Brieuc expose « qu’il y eut un roi autrefois,/ Maintenant un duc qui a mêmes droits/Que le roi, ni plus ni moins ». Le titre royal n’est donc pas explicitement revendiqué, mais le duc se comporte comme un roi parce qu’il considère tenir son duché « par la grâce de Dieu » et se sent responsable de ses peuples, qu’il veut unir autour de lui et gouverner selon des pouvoirs en tout point régaliens.

Avec le temps, que reste-t-il du souvenir de cette royauté ? A-t-elle totalement disparu avec le rattachement de la Bretagne à la France scellé en 1532?

On peut remarquer qu’il n’y a pas eu d’attachement en Bretagne moderne puis contemporaine à la dynastie de Nominoë, pas de nécropole vénérée ni de culte royal, contrairement au culte de Venceslas en Pologne ou d’Étienne en Hongrie. Le roi breton a seulement été honoré d’une statue érigée en 1952 à Ballon (aujourd’hui Bains-sur-Oust), en souvenir de sa victoire sur Charles le Chauve, avant qu’une autre statue ne vienne orner le parvis de la cathédrale de Dol-de-Bretagne (2010).

En revanche, depuis la royauté bretonne du IXe siècle, les frontières de la province historique ont peu bougé. Dans la culture orale, La Villemarqué a collecté pour son Barzaz Breiz (1839 puis 1845) un chant intitulé « Tribut de Nominoë ». Le roi Arthur est aussi présent dans d’autres chants collectés, notamment le fameux « Dialogue entre Arthur, roi des Bretons, et Gwynglaff », enjeu d’une féroce controverse seulement refermée en 1924. C’est peut-être la marque de la survivance d’une ombre portée culturelle, participant du sentiment de profonde originalité que nourrissent plus ou moins confusément beaucoup de Bretons vis-à-vis de leur passé.

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BROCÉLIANDE, FORÊT DE LÉGENDE

C’est là que la fée Viviane retenait Merlin prisonnier.

Plus encore que la forêt de Sherwood pour l’Angleterre, la forêt de Brocéliande rassemble tous les éléments du lieu mythique associant une géographie particulière et un motif imaginaire célèbre. Sa localisation géographique correspond aujourd’hui à la forêt de Paimpont, vaste étendue boisée située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Rennes. Parcouru par la petite rivière de l’Aff, ce massif forestier abrite de très nombreux étangs au fond de vallées assez encaissées. Quelques points culminants y contrastent de façon saisissante avec le relief plat du pays rennais. Les futaies qui donnent son unité au lieu, interrompues par des zones de landes, inversent le rapport au paysage environnant en multipliant les petites clairières et les ambiances intimistes.

L’association entre la géographie de cette contrée de haute Bretagne et la « matière de Bretagne » est un processus complexe, réalisé en deux étapes. Sous les formes « Brécilien », « Bréhélien », « Brékilien » ou même « Bréchéliant », le toponyme de Brocéliande se retrouve dans des documents du XVIIe siècle, et même dans un document médiéval, la Charte des usements et coutumes de la forêt de Brocéliande (1467).

On sait par ailleurs que Geoffroy Plantagenêt, duc de Bretagne (mort en 1186) et troisième fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, fut surnommé « seigneur de Brocéliande » sur la fin de sa vie par le troubadour aquitain Bertran de Born, à une époque où le rapprochement entre la dynastie Plantagenêt et la royauté arthurienne était très fort. L’incorporation de la forêt dans la géographie imaginaire arthurienne a donc des origines médiévales. De fait, les enchantements de cette forêt ont inspiré Chrétien de Troyes dès le xiie siècle dans son Yvain ou le Chevalier au lion. Le début du roman met en scène la Fontaine bouillante, dont l’eau répandue sur le perron par le passant déclenche l’orage et la tempête, avant qu’un mystérieux Chevalier noir, défenseur de la fontaine, ne vienne y imposer l’aventure du duel. Yvain, jeune chevalier impétueux et neveu du roi Arthur, y triomphe du Chevalier noir et épouse sa veuve, Laudine. Par la suite, la fontaine figure comme un élément central du roman, symbole de la porte sur l’Autre Monde celtique.

L’« ÂME CELTIQUE »

En effet, parti tournoyer durant une année, Yvain déçoit sa dame en oubliant sa promesse de revenir auprès d’elle. Rejeté par Laudine, il sombre dans la folie et vit en sauvage dans la forêt de Brocéliande, jusqu’à ce qu’un onguent magique le guérisse. Ce n’est qu’après avoir affronté plusieurs adversaires redoutables, accompagné d’un lion qu’il avait autrefois sauvé, qu’il gagne le pardon de Laudine, devenue entre-temps la « Dame de la Fontaine ». Beaucoup de commentateurs ont voulu reconnaître dans cette fontaine un édifice assez singulier que l’on peut encore visiter.

Par Amaury Chauou dans " Les Collections de L'Histoire", France, Janvier-Septembre2017, Nº 76, pp.22-27. Numérisée, adapté et illustré par Leopoldo Costa.

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