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LES DAUPHINS

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Selon une légende grecque, les dauphins seraient des marins transformés en animaux par le dieu de la mer, Poséidon… Est-ce pour cela qu’ils nous semblent si proches ? Qu’ils nous attirent tant ? Que beaucoup rêvent de nager avec eux ? Si tu fais déjà partie des amoureux des dauphins, il se pourrait bien qu’ils te fascinent plus encore après avoir lu ce dossier !

Le dauphin est-il un poisson?

Non, même s’il en a tout l’air. C’est un cétacé, un mammifère marin, comme la baleine. Il n’a pas de branchies, mais des poumons. Alors que les poissons pondent des oeufs pour se reproduire, le petit dauphin se développe dans l’utérus de sa mère. Il naît complètement formé et il est allaité. De plus, le dauphin bouge sa nageoire caudale (sa queue) de haut en bas, quand les poissons le font de bas en haut. Cela t’étonnera peut-être, mais l’un de ses ancêtres, qui vivait il y a 50 millions d’années, était un mammifère à quatre pattes ressemblant un peu à un gros chien : le mesonyx.

Quels sont les secrets de ce nageur hors pair ?

D’abord, son corps fuselé comme une torpille o re peu de résistance à l’eau. Ensuite, sa peau, lisse et recouverte d’une substance graisseuse, facilite la glisse. Cette peau a un autre super-pouvoir : elle est dotée de capteurs qui détectent la façon dont l’eau se comporte. Ainsi, elle se creuse de petites rides plus ou moins profondes pour annuler les e ets des mini-tourbillons et des remous qui freineraient la nage. Enfin, le dauphin a trouvé une technique qui fait de lui un vrai bolide : il «marsouine ». C’est-à-dire qu’il ondule à la surface en se déplaçant tantôt dans l’eau, pro tant ainsi de sa poussée, tantôt en l’air, tirant avantage de sa légèreté. De quoi monter en haut des marches de tous les podiums olympiques !

Comment respire-t-il ?

Grâce à ses poumons, comme tous les mammifères. Cependant, sa respiration n’est pas « naturelle ». Contrairement à la nôtre, automatique, qui nous permet de respirer sans y penser, le dauphin doit « décider » de respirer : c’est une respiration volontaire. L’air passe par une narine unique appelée l’évent, située au sommet de sa tête et qui se ferme lorsqu’il est en plongée. À chaque respiration, le dauphin renouvelle 90 % de l’air de ses poumons (15 % chez l’homme) et l’oxygène va principalement dans ses muscles.

A-t-il une bonne vue ?

Excellente même, un véritable oeil de lynx ! D’abord, les puissants muscles de ses yeux modifient leur courbure pour s’adapter au milieu dans lequel il évolue, sous l’eau ou en surface. Ensuite, une glande sécrète une sorte d’huile qui protège ses yeux de l’eau salée et lui permet de les garder grands ouverts. Mais surtout, figure-toi qu’il dispose d’une sorte de troisième oeil ultra-performant.

Les sons émis par le dauphin, des ultrasons (inaudibles par l’homme, car trop aigus), sont réfl échis dans une boule de graisse située à l’avant de son crâne : le melon. Celui-ci les envoie dans l’environnement et quand ils viennent buter sur un obstacle, ils sont renvoyés vers la mâchoire inférieure du dauphin : c’est ce qu’on appelle l’écholocation.

Grâce à ce sonar, il se forme dans son cerveau une image mentale parfaite de l’objet : forme, relief, consistance (mou ou dur). Il lui permet même de voir à l’intérieur, comme on distingue un bébé lors d’une échographie ! Le dauphin est ainsi capable de savoir si sa proie respire ou si une femelle est enceinte, par exemple. Bien pratique la nuit, dans les grandes profondeurs et les eaux troubles.

Le dauphin est-il un animal solitaire ?

Non, au contraire, il est hautement solidaire ! Les dauphins vivent en groupes de dix à trente individus, voire quelques centaines selon les espèces. Pour se protéger de leurs prédateurs – les requins et les orques – et surtout pour chasser, l’union fait la force. Quand une bande de dauphins pointe le bout de son rostre (son « bec »), les bancs de poissons n’ont qu’à bien se tenir. Des dauphins rabatteurs encerclent les poissons en frappant l’eau avec leur queue et en émettant des sons, des « clics », afin de désorienter leurs proies. Puis, ils se rapprochent en formant des cercles de plus en plus petits. Des dauphins sentinelles, situés un peu plus loin, récupèrent les petits malins qui tentent de s’échapper. Une technique redoutablement e cace. Et la solidarité n’est pas qu’une question de gourmandise : si un dauphin blessé est incapable de remonter respirer en surface, il trouvera toujours deux ou trois compagnons pour venir l’aider.

Quel genre de parent est-il ?

Plutôt du genre absent pour ce qui concerne le père, dont le rôle se résume à celui de géniteur. Il faut dire que mâles et femelles vivent dans des groupes séparés et ne se retrouvent que pour se reproduire. Une fois le devoir accompli, le mâle repart avec sa bande ! La femelle, en revanche, est une véritable mère… poule. Elle garde son petit jusqu’à ce qu’il soit autonome, vers l’âge de 10-15 ans selon les espèces. Mère célibataire, elle n’est pas seule pour autant, car toutes les femelles du groupe s’associent à elle pour s’occuper du petit. Le jour même de la mise bas, la future mère est accompagnée par au moins une autre femelle plus expérimentée.

Aussitôt le petit sorti, queue la première, cette « marraine » le pousse jusqu’à la surface pour qu’il prenne sa première inspiration. Mais attention, mère et nounous savent aussi punir. Si un petit tente de s’enfuir, il est vite rattrapé et plaqué tel un rugbyman au fond de l’eau jusqu’à ce qu’il émette un petit « cri » signifiant qu’il a compris la leçon !

Peut-il sauver des hommes ?

Nous n’en avons aucune preuve à ce jour, même si les récits qui portent à le croire sont nombreux. Des dauphins auraient guidé des marins perdus dans des récifs ; d’autres aidé des naufragés à se maintenir en surface ; d’autres en n protégé des nageurs attaqués par un requin en donnant à l’assaillant des coups de bec dans le foie. Ce dont on est un peu plus sûr, c’est que le contact avec des dauphins pourrait aider certains malades à se sentir mieux et les enfants sou rant d’autisme, à progresser. Soyons honnêtes cependant, nos braves chiens et chats font cela aussi bien.

Est-il bavard ?

Une vraie pipelette ! Cliquetis, sifflements, grognements, chants… tous les moyens sont bons pour s’exprimer. D’ailleurs, chaque dauphin a sa propre voix et son propre chant, une signature vocale qui permet de l’identifier. Au sein d’une même espèce, il existe un langage commun, mais des « dialectes » différents selon les zones marines fréquentées. Ce n’est pas tout, l’animal utilise tout son corps pour « parler » : il frappe l’eau avec ses nageoires, plonge en claquant l’eau de tout son poids et surtout… il fait des caresses ! Eh oui, chez le dauphin, dont la peau est très sensible, le contact physique est une façon essentielle de communiquer.

Est-il d’un naturel coopératif ?

Oui, et pas seulement avec ses congénères. Cela t’étonnera peut-être, mais certains dauphins sont les meilleurs alliés des pêcheurs. Ainsi, dans la baie d’Arguin, en Mauritanie (au nord-ouest de l’Afrique), les hommes de l’ethnie des Imraguen tapotent la surface avec des bâtons pour attirer les dauphins. Ceux-ci vont alors rabattre les poissons vers la plage en plein dans la gueule du loup : les fi lets des pêcheurs. En contrepartie, ils recevront leur part de poissons. Le même échange de bons procédés a lieu avec des pêcheurs du Brésil. C’est ça, l’esprit d’équipe !

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Le dauphin est capable de nager à la vitesse de 50 km/h et de parcourir 100 km en une journée.

Le dauphin n´a pas d´odorat mais, en goûtant l'eau, il peut « sentir » s´il y a des poissons ou d´autres dauphins dans les environs, avant même de les voir.

Les dauphins ont des petites dents. Certaines espèces en ont jusqu´à  250. Elles ne leur servent pas à mâcher mais à saisir leurs proies… qu´ils avalent tout rond.

On trouve des dauphins dans tous les océans et mers du monde, à l'exception des eaux de l´Arctique, mais aussi dans les fleuves Amazone (Brésil), Indus et Gange (Inde).

Des dauphins d´Australie placent une éponge (l´animal !) sur leur bec quand ils fouillent les fonds marins en quête de nourriture. Ils sont ainsi à l´abri d´une rencontre avec un oursin ou tout autre « piqueur » !

Par Laurence Gay et Marc Branchu dans "Tout Compreende", France, Juillet-Août2017, pp.15-19. Numérisée, adapté et illustré par Leopoldo Costa.

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